La jeune femme à la fourrure

Je fixais intensément la jeune femme, étendue voluptueusement à six mètres, m’ignorant dans son manteau de fourrure, moi, mon sexe irrigué, et ma supériorité inné d’être masculin. J’essayai infructueusement de la séduire par des haussements de sourcils calculés, de l’asservir totalement à mes désirs impétueux, et de commander la soumission sexuelle à son corps (la peau en était-elle douce ?). Tenace, je multipliai ensuite les regards latins, les respirations lascives et les rires lubriques, afin d’incliner les sentiments de cette femme dont le silence était une promesse secrète, un accord muet, une invitation ésotérique à l’Amour Sacré. Devant la faillite de ces techniques pourtant éprouvées, je me jetai à genoux devant ma promise impavide… qui s’avéra n’être qu’un mannequin de cire, à l’expression malicieusement provocante. Ne tenant pas, devant les autres personnages inanimés mais à la présence dérangeante, à être repoussé par une femme si belle malgré tout, j’embrassai avec passion les lèvres froides et dures, dont seule l’épaisse couche de poussière que j’avalai atténua les secousses érotiques qui me traversaient.